quarta-feira, 9 de fevereiro de 2011

dehors

ta vie est une forteresse
où l'on trouve tout
le cordonnier et le chemin jusqu'au fleuve
le boulanger et le conteur de rêves dont
on ne pourra plus se passer
même la faille et le vide y sont
même l'imperfection
et la petite déception
d'un jour caché
aux joies
d'un moment d'angoisse
où la fin amène finalement au mur
et les fusils aveugles de la souffrance s'apprêtent
mais voilà que le jour ne se cache plus
et les joies semblent renaître
et elles y sont
à la portée de tes mains
à la portée de tes yeux
et puis la mer
qui t'accompagne
sans sursaut puisque
ta mélancolie trouve toujours une baie
où commence la plage abritée de sable fin

on y trouve les arbres de fruits abondants
et leur urgence

on y trouve les gens d'outre-mer
qui te vendent leur soie et le fil de leurs pas

on y trouve les flûtes et les cordes des assemblées heureuses

on y trouve le musicien manqué et le verre qui le fait sourire

on y trouve la chanteuse dont la voix emporte plus qu'un

et on y trouve tout le temps

ta vie est une forteresse

mes mains ne tiennent plus
je descends du mur
je cherche un arbre et je m'assieds près des racines visibles
le manque de lumière ne me laisse pas savoir l'heure ni

que quelqu'un passe et se dirige vers moi

le vent s'est levé